La terre crue a été utilisée par les civilisations au cours des derniers millénaires. En effet nous retrouvons des traces d'utilisation de la terre 7000 ans av. J.C en Midi-Pyrénées avec une enceinte courbe de protection en terre crue. Nous pouvons noter les ouvrages les plus remarquables en terre crue de part le monde :
La Grande Muraille de Chine à été construite avec les matériaux disponibles localement : La pierre par endroits, la terre crue ailleurs, certaines parties ont même été construites en sable.
La ville de Shibam au Yémen est constituée d'immeubles de plusieurs étages, construits en briques en terre crue.
La Mosquée de Djenné au Mali est construite en adobes
La citadelle de Bam "Arg-é Bam" en Iran était le plus grand ensemble construit en adobes du monde.
Chapelle Saint-Jean-Baptiste de Marguestaud à Aucamville (82) XIXe
La grange cistercienne de Juilles (32) fin XV-début XVIe
Le rempart du Château de Sainte-Christie-d'Armagnac (32) fin XV-début XVIe
Eglise Notre-Dame du Moutet à Saint-Nicolas-de-la-Grave (82)
Les modes constructifs en terre crue sont : la Bauge, le Pisé, le Torchis, les Adobes, la brique crue (extrudée ou compressée) et l'enduit. Ces techniques sont utilisées en fonction du type de terre que l'on trouve sur place mais aussi en fonction du savoir-faire des maîtres d'œuvres et enfin des traditions locales.
La BTC - brique de terre compressée - est une technique utilisant un mélange humide de terre et qui peut-être parfois stabilisé avec un liant de type chaux. Ce mélange est compressé unitairement dans un moule et ensuite extrait de celui-ci. Puis les briques sont passées en cure humide sous une bâche si elles sont stabilisées sinon elles sont stockées pour le séchage directement. Très résistantes mécaniquement, elles supportent et gèrent mieux l'eau par la présence plus faible de l'argile dans leur composante, ce qui permet de pouvoir dans certains cas se passer d'un enduit extérieur.
Dite extrudée ou tréfilée, elle est issue d'un mélange pâteux d'argile passé dans une filière industrielle pour obtenir un boudin formé sur 4 faces. Ce boudin est ensuite coupé à l'aide d'un fil et ceci forme des briques de terre crue. Très résistante, mais supportant mal l'eau, elle nécessite une protection extérieure.
C'est un mélange d'argile, d'eau et de végétaux comme la paille, les copeaux de bois, de la sciure, du chanvre ou encore des poils d'animaux. On remplit des moules en bois, que l'on enlève après quelques jours, puis qu'on laisse sécher au soleil pendant environ 15 jours. Les briques sont ensuite maçonnées pour en faire des murs. Cette technique nécessite du temps et de la main d'œuvre.
Le torchis est une technique de remplissage d'ossature avec un mélange de terre fibrée. Cette technique est surtout utilisée pour les maisons à colombage. La pose traditionnelle consiste à poser de la paille ou du foin torsadés dans une boue ou pâte de limon argileux sur des éclisses ou des gaulettes entre les colombages. On peut distinguer 2 grands types de mélange : Le torchis lourd : beaucoup de terre et un peu de paille formant une armature. Et le torchis léger dit Terre-paille qui sera plus isolant mais moins structurel. Les fibres ajoutées à la terre lui confèrent résistance et isolation qui font du torchis une technique très complète.
La technique de la construction en bauge consiste en l'édification de murs massifs, souvent porteur, avec un mélange de terre, d'eau et de végétaux et de fibres (poils) mises en œuvre par empilement de mottes à l'état plastique sans l'aide de coffrage. Les murs sont constitués d'une succession de couches de terre dites "levées" généralement d'une soixantaine de centimètres de hauteur. Montée la plupart du temps à la fourche, la "levée" encore meuble est compactée au bâton, éventuellement taillée au paroir selon le type de mise en œuvre. La technique de la bauge permet donc de travailler un matériau très résistant et plastique mais nécessitant un temps de travail conséquent.
Le pisé est un procédé de construction de murs en terre crue, compactée dans un coffrage en couches successives à l'aide d'une dame. Il permet la réalisation de murs porteurs très solides munis d'une isolation phonique forte. Les vieux murs en pisé portent plusieurs signes distinctifs dont les stries horizontales, des trous de quelques centimètres de diamètre (trous de " boulin "), alignés de façon régulière en bas de chaque banchée, rebouchés ou non avec un mortier de chaux.